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Post-Scriptum- La Fin du Voyage.

388- Le viaduc de Voiron traverse la N92.
Nous sommes arrivés au bout du voyage de Vienne à
notre destination finale, Voiron. Si vous avez eu le courage de lire
ces 16 pages, bravo! En octobre 1912, un voyageur partant de la gare de
Vienne à 6h45 du matin pouvait espérer arriver à Voiron à 11h22, un
temps de trajet de 4h37. C'était la seule liaison directe de la
journée,
mais on pouvait déjeuner sur place et régler ses affaires dans l'après
midi. Le lendemain, pour retourner à Vienne, on pouvait prendre le
tramway à 7h30 du matin pour arriver devant la gare de Vienne à 14h25,
un temps de trajet de 6h55. Ce tramway n'était pas direct çar il y
avait un arrêt de 2h32 à La Ravignhouse. Néanmoins, on pouvait déjeuner
sur place pendant l'arrêt, il y avait largement le temps. Sans doute
une meilleure
option pour aller à Voiron ou Grenoble était de s'arrêter au Grand
Lemps et prendre le train PLM. Pour moi, le voyage a duré plusieurs
mois, avec encore plein de découvertes, même pour cette deuxième
édition, voilà quelques unes dont je n'ai pas pu parler dans les pages
précédentes.
Avec les outils internet à notre disposition, notamment
la mise en ligne des archives de la B.N.F., par moyen de
Gallica et
Retronews, on
peut consulter le Journal Officiel de le
République Fraçaise et la Presse de l'époque. Pour la presse locale
Rhône Alpine, il y a également
Lectura Plus. Voilà quelques
trouvailles, vous en trouverez sans doute plein d'autres.
La Traversée de Voiron.

389- Le pont de Wesseling, passage du tramway VSB sur la voie PLM
Grenoble-Lyon.
Après le passage d'un tunnel à la sortie de Saint
Cassien, le chemin de fer PLM arrive dans la vallée de la Morge. Il
amorce une grande courbe pour prendre la direction de Moirans. La
traversée de Voiron du train se fait sur un impressionnant viaduc, ce
qu'on voit dans l'image 388. Ainsi, la ville se trouve coupée en deux,
malgré des arches et le pont qu'on voit dans la carte postale ancienne.
Pour les deux tramways, le CEN et le VSB, l'arrivée à Voiron posait des
problèmes. Idéalement ils auraient été réunis dans une seul ligne, mais
les concessions appartenaient à deux sociétés différentes avec du
matériel différent. Le gabarit d'un mètre était le même pour les deux
néanmoins. Pour des raisons économiques et
touristiques, ils devraient arriver à la même gare à Voiron, au moins.

Extrait 1, J.O. 11/06/1895

Extrait 2, J.O. 11/06/1895

Extrait 3, J.O. 11/06/1895
Si on lit ces trois extraits du Journal Officiel de
la République Française, c'est clair qu'à l'origine le terminus du
tramway Voiron-Saint Béron devrait être à la gare 'Moulinet' du tramway
Quatre Chemins à Voiron, peut-être la gare qui se trouve au coin
de l'Avenue Dugueyt-Jouvin et la Rue Georges Clemenceau.
Moulinet, c'est le nom du quartier où se trouve le Grand Angle
actuellement, autrefois les Halles, la Rue du Moulinet passe devant
l'ancien marché couvert. Dans cette hypothèse, la voie du tram aurait
suivi la rue Clemenceau, la Rue des Halles, passé sous le chemin
de fer, passé à côté des Halles, pris la Rue Barral de
Montferrat, tourné à droite sur le Boulevard Becquart Castelbon
actuel(la D592, autrefois la N92), pris à gauche au bout de la
Promenade du Mail sur l'Avenue François Mitterand(l'ancienne Rue des
Prairies sans doute puisque le Lycée Professionel Les Prairies s'y
trouve), traversé La Morge pour arriver au pied de la Gare PLM de
Voiron. C'est là où se trouve actuellement la gare routière-sud.
C'était
à côté de l'ancienne usine à gaz qui éclairait la ville avant l'arrivée
de l'eléctricité, les locaux de la GRDF s'y trouvent toujours. Si on
étudie les images aériennes 390 et 391, on peut parfaitement suivre le
tracé initialement prévu. Mais tout ça n'est pas arrivé. On a décidé
que le tramway arriverait sur les quais de la gare PLM et que son
terminus serait là. Il y avait quand même un embranchement qui
arrivait
au pied de la gare à côté de l'usine à gaz. Si on regarde en bas de
l'image 391 au centre, on voit le réservoir d'eau et la remise du
tramway. C'étaient ceux du VSB. Apparemment, c'est écrit dans
le livre 'Voiron, Découverte de la Ville'- page 159, qu'un don de la
famille Dugueyt-Jouvin a permis un tracé qu'on a vu dans la page 16.
Le résultat était bien meilleur ainsi puisque les
trois gares étaient réunies au même endroit.

392- Le Grand Angle de Voiron et la Rue des Halles.
Articles de Presse de l'Époque en Rapport avec le
Tramway CEN.

Courrier de Saône et Loire, 15 août 1896.

Le Matin, 21 juin, 1912.

Le Moniteur Viennois, 8 octobre, 1921.
Le crime qui s'est perpétré une nuit d'août 1896 à
Charavines nous fait froid dans le dos. L'article de presse nous dit
pas quelle précieuse cargaison le gardien de nuit protégeait, ou
peut-être
il s'agissait d'un réglement de compte? Conduire
une locomotive n'était pas toujours une partie de plaisir non plus, et
pouvait être aussi fatale, comme le déraillement du 19 juin 1912 à
Estrablin qui a fait deux morts. Il y avait aussi à cette époque des
actes de vandalisme, comme en témoigne l'article de presse du 5
janvier,
1894.
En genéral, on considére que le transport par chemin de fer est
relativement sûr, mais quand ça arrive, ça peut être grave, surtout
pour nos tramways qui partageaient la route avec des piétons, des
vélos, des charrettes et mêmes des camions et voitures au fil du temps.
Ce n'est pas toujours façile d'arrêter un tram.

Le Petit Marseillais, 5 janvier 1894.
Les Ambitions de la Cie. CEN et le Baron Empain.

Cote de la Bourse et de la banque 8 février 1889
En 1888, il y avait une sorte de frénésie au sujet des
Chemins de fers sur route, on dirait des tramways aujourd'hui.
Dans le nord-Isère, il y avait déjà 2 grandes lignes de chemins de fer,
la CEL, qui reliait Lyon à Saint Genix et la PLM, qui reliait Lyon à
Grenoble. Mais, il y avait de vastes zones non pourvues de transport
moderne. Relier Vienne à Grenoble et Lyon à Saint Marcellin
paraîssaient
des objectifs louables. Mais comment y arriver? La compagnie de
Chemins de Fer
Économiques du Nord et son chef, le baron Empain avaient des idées. En
addition des lignes qu'on voit dans ses pages, on avait esperer
prolonger la ligne Quatre-Chemins à Voiron jusqu'à Tullins. De là on
devrait traverser l'Isère et rejoindre Grenoble par Sassenage. La CEN a
bien eu les concessions Vienne-Voiron et Grenoble-Veurey, mais
entre les deux, il n'y a pas eu de jonction. Les autres projets de
ligne entre Charavines et Les Abrets et Vienne et Trept ne se sont pas
réalisées non plus. Néanmoins, la CEL a pu rajouter un
branchement de sa ligne de Saint Hilaire de Brens à Jallieu.
Mais, il n'y a jamais eu un raccordement entre la ligne CEN avec la CEL.
Les Excursions Touristiques de Voiron.

393- Sortie touristique avec Eugène Martin.
Faire venir des touristes est une chose, après il faut
les occuper. On peut leur montrer les merveilles du massif de la
Chartreuse. C'était le boulot d'Eugène Martin, l'autocariste de Voiron.
Les débuts étaient assez précaires si on en juge par l'image 393.
L'image
394 est un peu plus rassurante. Il y avait un joli programme
d'excursions, avec des sorties même dans le Vercors ou vers les lacs du
Bourget et Annecy.
Avec le tramway VSB, la visite de la distillerie des Pères Chartreux à
La Fourvoirie s'imposait et prendre un car Eugène Martin jusqu'au
monastère de la Grande Chartreuse était possible. Aux Échelles, on
pouvait prendre une excursion vers les Grottes de Saint Christophe. À
Saint Béron, la montée à la station thermale de La Bauche-les-Bains
était
faisable.
Comme on l'a déjà vu, avec le tramway CEN, on pouvait visiter
Charavines-les-Bains et Saint Geoire en Valdaine. Avec le train PLM,
une visite de Grenoble était façilitée. Il y avait de quoi faire!

393- Dépliant touristique d'Eugène Martin.

394- Un Car-Alpin-Saurer Eugène Martin à Sarcenas.
Après le Tramway.

395- L'autocar TOD de la régie VFD à son arrêt à Champier.
Dés les années 1930, les autocars progressivement
remplaçaient les tramways sur les routes de l'Isère. Ils étaient plus
confortables et plus rapides et économiquement plus rentables pour
l'exploitant. C'est la Régie départementale des Voies Ferrées du
Dauphiné qui avait repris contrôle de l'ensemble des tramways, mais
on a longtemps gardé le sigle TOD.
Nous sommes arrivés à Voiron après un voyage un peu fatigant, il est
temps de s'arrêter et profiter un peu de cette ville si agréable à
vivre. Mais peut-être on se rencontrera lors d'un prochain déplacement
dans un des Tramways disparus
de l'Ouest Dauphiné. À bientôt.

396- Un autocar de la Régie VFD construit par le carrossier A. Rousset
de Lyon.
credits photos: 392- Photo perso, les autres
photos sont des cartes postales anciennes, les extraits de journaux
sont des archives BNF de Gallica et Retronews, les extraits de
journaux locaux sont de Lectura Plus.