Les Tramways de l'Ouest du Dauphiné (TOD).

Le Tramway de Lyon-Monplaisir à Saint Marcellin par La Côte Saint André
et celui de La Côte Saint André au Grand Lemps.

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Parilly/Vénissieux, Saint Priest.

 
Nous quittons Lyon pour rejoindre des communes qui, autrefois, appartenaient au département de l'Isère. La séparation s'est faite en plusieurs fois:
  • 1852- Bron, Vaulx en Velin, Vénissieux et Villeurbanne.
  • 1967- 23 communes dont Chassieu, Corbas, Décines-Charpieu, Feyzin, Jonage, Meyzieu, Mions, St-Priest, St Symphorien et Solaize.
  • 1971- Colombier Saugnieu
 

055- L'arrêt du tramway 34 de Parilly/Vénissieux.
 
On arrive à l'arrêt Parilly/Vénissieux qui servait l'usine Berliet. Maintenant, on a traversé le boulevard périphérique de Lyon et on se trouve sur l'actuelle place Jules-Grandclément. C'est une zone intermodale, on peut laisser sa voiture et prendre le métro D, c'est celui qu'on a pris à Monplaisir Lumière pour rejoindre le Vieux Lyon. 
 

056- La zone intermodale de Parilly avec le bâtiment du métro D et les arrêts bus 2960 et C25.
 
Mais aussi c'est l'arrêt du bus 2960 du Transisère et le bus C25 du TCL. On est à côté du parc de Parilly, imaginé en 1926 par le maire de Lyon Édouard Herriot et  réalisé qu'après la deuxième guerre mondiale. On y retrouve l'Hippodrome, inauguré en 1965. Le parc de loisirs occupe une superficie de 178 hectares dans laquelle on trouve 18000 arbres d'après les informations de la ville de Lyon. En face, de l'autre côté de la Route de Lyon, suivie par l'ancien tramway, se trouve le parc industriel de Renault Vehicules Industriels(R.V.I.), autrefois Automobiles Berliet.
 

057- L'usine 'intégrée' de Berliet à Vénissieux.
 

058- L'entrée 'A' de Renault Vehicules Industriels à Vénissieux/Saint Priest.
 
C'est ici que Marius Berliet a construit son usine intégrée selon les principes américains, ce qui lui permettait de contrôler toutes les étapes de la production, moteurs et carrosserie. C'est de cette usine que 25000 camions de type CBA sont sortis pendant la grande guerre, mais aussi des chars et des obus. Notre petit tramway TOD avait son propre accés pour transporter du matériel à Chambarand, le camp militaire.
 

Marius Berliet(1866-1949), constructeur d'automobiles.


059- Marius Berliet.
Il était originaire de la Croix Rousse à Lyon où son père était patron d'un atelier textile. Marius a commencé sa carrière ici mais très vite son intérêt pour la mécanique a pris le dessus. Il a suivi des cours du soir à La Société d'Enseignement Professionnelle du Rhône, ce qui lui permet de construire un moteur monocylindre en 1894 et sa première automobile rudimentaire l'année suivante. Dans les années qui suivent, il améliore et diversifie son offre de moteurs avec des modèles à 2 et 4 cylindres et il acquiert une certaine notoriété dans la région pour la qualité de ses moteurs et voitures. Il dépose des brevets et suite au refus des industriels établis de fabriquer ses voitures, il décide de se lancer lui-même dans l'aventure. En 1899, il achète un petit local de 90m2 et en loue un autre de 450m2, mais c'est la mort de son père qui va en quelque sorte le libérer. Son frère prend la tête de l'entreprise familiale et lui, il s'occupe à plein temps de la construction d'automobiles, en 1900 il en produit 12. Ses voitures sont tellement populaires que la production en 1902 atteint jusqu'à 15 voitures par mois et il emploie 250 ouvriers. Mais pour passer au stade industriel, il faut plus de place. Sa chance va venir quand un fabricant de locomotives américain(ALCO) lui achéte, à 500,000 fr, une licence pour fabriquer sa gamme de voitures aux USA , ce qui lui permet d'acheter l'usine d'Audibert et Lavirotte à Monplaisir, un des producteurs qui avait refusé de construire sa petite bi-cylindre auparavant. C'était sa revanche mais, sans rancune, il emploie Émile Lavirotte comme directeur commercial de l'usine.

060- Berliet Torpedo convertible de 1926.
C'est à la suite de son association avec ALCO qu'il adopte le logo en forme de locomotive. Il se lance dans la compétition automobile et remporte 25 prix en 1905. C'est un fabricant comblé puisque non seulement il a du succés en compétition, mais aussi il posséde une gamme de voitures qui couvre tous les créneaux jusqu'à la 60cv de 9litres et qui se vendent bien. À partir de 1906, Berliet fabrique des autocars et se donne comme mission de persuader des transporteurs locaux de changer leurs diligences pour ses modèles motorisés comme on peut lire sur ce texte ICI. , illustré par la photo ci-dessous à droite. À partir de 1910, il se lance dans la fabrication de camions à Monplaisir. Le succés est tel qu'en 1913, il en produit 3500, appliquant dorénavant les méthodes de production américaine après une visite de Ford à Détroit.

061- Des autocars remplacent les diligences à Panissières.
 Avec la première guerre mondiale et la construction d'une énorme usine sur les communes de Vénissieux et Saint Priest, la production sera consacrée au camion CBA pour l'armée française, en 1916, il en sort de l'usine 40 par jour. En tout, 25000 camions de ce type seront livrés pendant cette période, ce qui va saturer le marché après la fin des hostilités. C'est pour ça que les différents modèles de voiture seront privilégiés après la grande guerre. La baisse de la demande de camions en temps de paix va mettre l'entreprise en dificulté, ce qui améne à sa mise en administration judiciaire en 1921. Après quelques années de forte croissance, en 1929, Berliet rembourse ses dettes et reprend le contrôle de l'entreprise.
1930 marquera le début de l'utilisation du moteur diesel sur les camions, sur le CBA d'abord et puis, en séries sur les GD2. Pour les voitures, c'est la rationalisation et modernisation de sa gamme avec la 944(9cv, 4 cylindres et 4 vitesses) et la 1144, la Dauphine, qui va être la dernière vraie voiture Berliet. La concurrence de Peugeot et Citroën, qui lance sa traction, est très dure et après un modèle basé sur la Peugeot 402 rebadgée avec moteur et calandre Berliet, la Dauphine 39, c'est la fin des voitures Berliet pour cause de seconde guerre mondiale.
On doit parler aussi du côté sombre du personnage avec ses options anti-syndicales à partir de 1936 et ses activités pétinistes pendant l'occupation des nazis, néanmoins, on peut aussi mettre à son actif sa cité ouvrière avec sa créche, son école et même une ferme.
Après la guerre, il est condamné pour assistance à l'ennemi et assigné à résidence. Il meurt à Cannes en 1949. C'est son fils Paul qui va prendre le contrôle, se spécialisant dans la fabrication des camions et des autobus. L'entreprise est fusionnée avec Saviem et rattachée à la Régie Renault en 1975.
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065- L'entrée des ouvriers Porte 'C' Automobiles Berliet.
 

066- Entrée 'C', Renault Vehicules Industriels, 2012.
 
On contourne l'usine un peu pour voir la porte 'C' de l'usine à deux époques séparées de 100 ans. Après la guerre, en 1918, 3000 ouvriers travaillaient à l'usine. Il y a eu beaucoup de recrutement dans les colonies et dans les démobilisés de la guerre, autant de monde déraciné qu'il fallait reloger.
 

067- À côté de l'usine, la cité-jardin Marius Berliet après sa construction.
 
Cette entrée est alignée avec l'avenue C du cité Berliet que Marius a construit pour le personnel ouvrier et cadre. Pas de temps de trajet perdu! Pour le gens qui vivaient dans les villages environnants, il y avait le tramway, heureusement, mais aussi des services de cars. Pour les gens qui vivaient sur place, il y avait des boutiques et d'autres commerces, il y avait même une créche, qui était approvisionnée en lait produit sur place par la ferme Berliet. Elle est toujours là mais désaffectée, en attente d'un projet de la Mairie.
 

068- Maintenant, les ouvriers ont des voitures!
 

069- Dans la cité-jardin Berliet, la ferme à l'abandon.
 

070- Panneau extrait de l'exposition Fondation Berliet.
 

071- Renault Trucks château.
 

072- Sur la Route de Lyon, la bifurcation vers le Château de Saint Priest.
 
Maintenant, on laisse derrière nous la vaste usine de Renault Trucks avec son château d'eau et la Cité-Jardin Berliet, à peine visible et bien dissimulée dans la verdure.
La Route d'Heyrieux campagnarde est devenue une grande 2x2; il y a beaucoup de circulation. Elle devient ici, bien sûr, la Route de Lyon. On arrive à la bifurcation vers le centre de Saint Priest et le chateau. De 1909 à 1914, le tram suit la Route d'Heyrieux par la grande route, mais à partir de 1914, il prend la direction Saint Priest centre et château, comme on peut voir sur l'image à droite.
 

073- Le Pinguely 030t, tramway TOD à vapeur, prend la direction Lyon.
 

074- Attendant le C25 à Diderot les Ormes, l'avenue Jean Jaures.
 

075- L'avenue Jean Jaures rencontre l'Allée de la Gare du Tacot.
 

076- Le seul vestige du tramway, le nom de la rue.
 

077- Au bout de l'avenue Jean Jaures, le Château de Saint Priest.
 

078- Un tramway OTL 34 devant son terminus au Château de Saint Priest.
 
Au bout de cette longue ligne droite, le tramway d'OTL 34 arrivait à son terminus devant le château de Saint Priest; la ligne, partagée avec le réseau TOD, étant électrifiée depuis 1925 jusqu'à sa fermeture en 1935. On a vraiment du mal à croire que ces deux images à gauche sont prises au même endroit!
Pour le tramway TOD, on repart du château et on prend la direction de la Gare PLM de Saint Priest. Il reste un vestige, quand même, à part le beau château, bien sûr, c'est la petite route entre le théâtre et le boulodrome qui s'appelle "L'Allée de la Gare du Tacot"; on est en bordure de la place Ferdinand Buisson actuelle.
 

079- Un tram TOD mixte quitte la gare de Saint Priest Château.
 

080- Un tramway TOD mixte arrive en gare de Saint Priest Château.
 

081- Boulevard François Reymond, devant le château.
 
Pour se convaincre que les trois images 078, 079 et 080 sont prises au même endroit, il suffit de regarder la situation actuelle dans l'image 081; on reconnait aisément deux bâtiments. Dans les deux photos à droite, on voit la gare de Saint Priest qui était construite pour servir la ville en 1909. Dans la première, 082, un locomotive Pinguely arrive par le chemin de la gare PLM au village de Saint Priest, le GC53(rue Henri Maréchal actuelle), pour prendre un virage un peu serré et rejoindre la route d'Heyrieux, la N518.  Par contre, dans l'image 083, en regardant vers Heyrieux, on voit les rails qui arrivent directement de Vénissieux. On est entre 1909 et 1914, date de la construction de la liaison Saint Priest centre par une VO, maintenant l'avenue Jean Jaures. À gauche dans la photo 083, on voit "L'Avicole Lyonnaise, la ferme modèle".
 

082- Un tramway TOD rejoigne la route d'Heyrieux, après 1914.
 

083- Attendant le tram à la gare TOD Saint Priest de 1909.
 

084- L'Avicole Lyonnaise vers 1900.
 
À gauche, il y a un dessin du début du 20ème siècle avant la construction du tramway.  On y voit la co-habitation sur les routes des diligences et le premier autocar(un Berliet, sans doute) et le vaste élevage de volaille, "L'Avicole Lyonnaise". À droite, on voit ce qui en restait en 2011. Le bâtiment principal est en voie de conversion en habitations individuelles pour devenir la "Villa Bourgeat" et le bâtiment à droite a été converti en locale commercial. Nous, on continue notre long chemin.
 

085- En 2011, ce qui reste de l'Avicole, vu de l'emplacement de l'ancienne gare TOD(083).
 
 
©Trevor Hornsby/Slip Sliding 2017