Les Tramways de l'Ouest du Dauphiné (TOD).

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Nous venons de traverser Gillonay petite bourgade paisible, où il fait bon vivre. C'est le bon côté de la plaine, exposé au soleil du sud. De l'autre côté, ce sont les collines du Chambaran qui attirent les nuages et la brume. On peut demander qu'est-qui a changé en 100 ans? Certainement pas le soleil. Côté transport, le tramway est parti, mais les habitants ne sont pas abandonnés pour autant. Les bus Transisère ont pris la place, avantageusement on ose dire. Il y a bien sûr des nouveaux quartiers avec des maisons récentes, comme à Ternan, mais au centre du village, devant la Mairie, il y a toujours la bascule et l'arrêt du bus. Il y a aussi l'épicerie, café restaurant de la gare, le propriétaire a eu la bienveillance de laisser l'affichage en place, malgré la fermeture de l'établissement.

De Gillonay, en arrivant à Saint Hilaire de la Côte, la D73 devient la Route des Alpes. Elle est bien nommée car à l'horizon s'alignent toutes les montagnes de l'Isère et la Savoie. C'est une vrai délice pour les yeux. En plus, on est en plein champ de maïs et de blé. Notre Pinguely 030t a belle allure , malgré la fumée et la vapeur qui s'échappent de sa cheminée. Son sifflement est un signe de vie et un lien entre les petits villages et les villes moyennes et grandes. On voit bien dans les anciennes photos, l'animation autour des arrêts et des gares. C'est le cas ici à Saint Hilaire de la Côte, si on en juge par la photo 274, de mauvaise qualité malheureusement. Le bâtiment était peut être un café, un bistrot, un restaurant, une auberge, un bureau de poste ou tout à la fois, je ne sais pas. Ce n'est plus le cas apparemment, il n'y a plus personne dans la rue. Le prochain arrêt est à la Mairie de Saint Hilaire de la Côte.  On a une surprise agréable, la mairie/école est dans son état d'origine avec ses alentours bien agencés pour la mettre en valeur. En face, se trouve l'arrêt du bus Transisère, devant l'usine de Beillard Tubes Cartons. Après un déclin de la démographie dans les années 1960, le village a retrouvé un certain dynamisme avec une population en croissance.

Nous quittons la gare, qui est maintenant la médiathéque de La Frette, laissant derrière nous les usines textiles de dimensions imposantes, qui sont toujours là. Nous prenons la direction du centre bourg et de la place Goubet. On arrive par la route au centre-gauche de l'image 289, la route de La Côte Saint André et nous suivons la grande N85, la route de Lyon à Grenoble, qui s'appelle maintenant la D1085. Actuellement, il y a une circulation impressionnante, mais dans les années 1910, c'était un terrain de jeux pour les enfants, et les gens prenaient l'air. Il y avait de la convivialité, vous connaissez la musique! Pour dégager un peu de place au centre ville, l'hôtel  de la Poste-Frizon est parti. La Frette est une importante croisée des chemins, on peut partir vers le sud à Saint Étienne de Saint Geoirs et Roybon, prendre la direction de Rives et Grenoble ou continuer sur la plaine de la Bièvre vers Le Grand Lemps.  C'est la dernière option que va prendre notre tramway de la Bièvre, sur la petite route à gauche dans l'image 292 et 293.

Organiser le transport à la campagne n'est pas façile sans doute, que ça soit en 1910 ou 2017. Ici, à Bévenais et généralement dans la région, le département de l'Isère et le Pays Voironnais semblent faire du bon travail avec un réseau de bus impressionnant. La Petite Gare est desservie par le 7360 qui relie Voiron à La Côte Saint André en passant par Le Grand Lemps, ce qui faisait, en 1910 le tramway CEN, de Voiron au Grand Lemps et le TOD du Grand Lemps à La Côte Saint André. Mais aussi il y a le LEM04, qui relie Flachères au Grand Lemps en passant par Longechenal, c'est ainsi que les quartiers aussi reculés comme l'église et le café Berlioz de Bévenais se retrouvent reliés aux centres de vies locaux comme Voiron, La Côte Saint André et Le Grand Lemps. Le Café Berlioz se trouve tout proche de l'usine-pensionnat Couturier, qui aujourd'hui semble converti en belle maison d'habitation.

Le paisible petit village de Bévenais a trouvé un certain dynamisme avec un niveau de population proche des années fastes à la fin du 19ème siécle. Notre petit tramway ne va pas au centre du village, tout comme le bus actuel. Après l'arrêt de 'La Petite Gare', on continue sur la D73 jusqu'à 'La Bourgeat', dernier arrêt avant Le Grand Lemps.

Nous sommes arrivés à destination au Grand Lemps, peut-être pour continuer plus loin avec le tramway CEN pour Voiron ou Vienne, ou bien, avec le chemin de fer PLM pour Paris, Lyon ou Nice. Ou, peut-être, vous êtes arrivés de Lyon  et vous avez envie de passer quelques jours dans la belle campagne dauphinoise. Mais, pour nous, ce n'est pas terminé, on a encore beaucoup de choses à voir. On va retourner à La Côte Saint André pour continuer notre voyage vers Saint Marcellin.