Les Chemins de Fer Économiques du Nord(CEN) Réseau
Isère(1891-1936).
Le Tramway de
Vienne à Charavines
et celui de
La Ravignhouse à Voiron.
La
13
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2020-Seconde Édition.
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Bonpertuis, La Guillermet........
Le tramway est parti de la gare de La Ravignhouse,
laissant, en contrebas, l'usine textile de l'entreprise Noyer, Durand
et Collon et la
bifurcation avec la voie de Vienne à gauche. On a rejoint la vallée de
La Fure, une petite rivière certes, mais une source d'énergie très
utile
à l'époque de la révolution industrielle et sans l'apport de
l'éléctricité à ce moment. Avec ses 25 kms de cours et de nombreux
canaux de dérivation, à l'époque de notre tramway, plus de 60
usines furent alimentées par son courant, des soieries, des
moulins, des papeteries, des filatures, des scieries et des hauts
fourneaux.
C'est difficile d'imaginer que la petite rivière qui coule à notre
gauche, dans l'image 258, a un tel pouvoir.

258- La route de Charavines avec, à sa gauche, la Fure.
Le bus Transisère 1380, de Voiron aux Abrets, a pris la
même route. Notre premier arrêt est aux Acieries de Bonpertuis.
Le site est très ancien, les activités métallurgiques ont commencé
ici au XIVe siècle, paraît-t-il. Le tramway était utile à
l'usine pour la livraison de produits bruts et l'évacuation des
produits finis, mais aussi pour le transport du personnel.

259- L'arrêt bus et l'entrée au site des forges de Bonpertuis.

260- L'arrêt bus de Bonpertuis avec vestige en béton.

261- Vue depuis la route du site de Bonpertuis.

262- Le four à cémenter, classé monument historique.
Le site de Bonpertuis ne consiste pas seulement en
bâtiments dédiés à la métallurgie, mais on y retrouve également
énormément de logements destinés aux ouvriers et cadres de
l'entreprise, une façon, sans doute, de capter une main d'oeuvre bon
marché et de la maintenir. À noter la présence sur le site d'un
four à cémenter l'acier construit par Alphonse Gourju autour de 1850.
C'est le seul en France et il est classé monument historique(image
262).

263- L'usine d'Alphonse Gourju à Bonpertuis dans les années 1900.

264- Ici, on voit un canal de dérivation rejoint la Fure à la sortie de
l'usine de Bonpertuis.
Les Forges de Bonpertuis.

265- Une partie de l'usine de Bonpertuis-1.

266- Une partie de l'usine de Bonpertuis-2.

267- Une partie de l'usine de Bonpertuis-3.
En 2010, Google a fait le tour de l'usine, les
trois images, 265, 266 et 267 y sont extraites. Comme vous voyez,
l'usine n'est pas neuve. Voilà un peu de son histoire*.
"Avec les guerres
d'Italie au 16e siècle, la fabrication de l'acier devient massive. Les
aciéries de Bonpertuis sont créées en 1574 par Jehan Perron, marchand
de Tullins. Au 19e siècle, les forges se reconvertissent avec
l'adoption de nouvelles méthodes de fabrication de l'acier. En 1859,
elles se basent sur les fonderies à l'anglaise avec fours chauffés au
coke, laminoirs et fours de cémentation. A la fin de la Première guerre
mondiale, installation de fours électriques à arc. Les deux fours à
cémenter l'acier ont été établis par Alphonse Gourju en 1859. Fait en
brique, le four se compose d'une base quadrangulaire de 5 mètres de
long sur 2,10 de haut, renforcé sur son pourtour de barres de fer
fixées verticalement. Il est surmonté d'une cheminée conique de 5
mètres de diamètre et 10 mètres de haut. Il s'agit
du dernier four de ce type conservé aujourd'hui en France."
*extrait,
https://monumentum.fr/forges-bonpertuis-pa38000013.html
Le four est visible dans l'image 262, il a été classé monument
historique en 2003.
Le tramway continuait son chemin et, puis, il arrivait
à la zone de correspondance avec le tramway TOD de Pont de Beauvoisin.
La voie du tram arrivait par la route de Chirens, à gauche dans l'image
268, devant la bâtisse en galets et pisé, et puis terminait son trajet
à son terminus, à droite dans l'image 269. C'est ici qu'il faisait son
plein d'eau pour le trajet de retour par la vallée de l'Ainan. Le tram
pouvait changer de réseau ici, en principe, mais il n'y
a pas vraiment de preuve qu'il le faisait en pratique, à part,
peut-être vers la fin de l'exploitation par le CEN et les SF, quand les
opérations furent prises en main par la régie VFD avec la circulation
d'autorails. Pour le simple voyageur, un trajet du Pont de Beauvoisin à
Saint Marcellin ou à Vienne était possible. Il ne fallait pas être trop
pressé. Aujourd'hui, avec les bus, c'est une autre histoire, sans
voiture, c'est presque impossible de faire la même chose.

268- Vu en direction de La Ravignhouse, l'arrêt bus de la route de
Chirens.

269- Vu en direction de Charavines, le réservoir d'eau et le terminus
du tramway du Val d'Ainan.

Nous sommes partis de la station de correspondance avec
le tramway TOD du val d'Ainan, le plan à gauche donne une idée de la
disposition probable des voies. Nous arrivons après un peu plus
d'un kilomètre au prochain arrêt. C'est l'arrêt de la Papeterie Tour
Clermont. À gauche de l'image 270, on voit la station d'épuration
construite par le dernier propriétaire Arjowiggins pour permettre à la
papeterie de respecter les normes
écologiques de notre époque. On se souvient des bacs de décantation
avant sa construction avec un liquide de couleur déconcertante qui se
déversait éventuellement dans la Fure. Malheureusement l'investissement
lourd fut vain, pour l'instant. Néanmoins, une reprise de l'usine
est promise dans un proche avenir par Global Hygiène. Au fond de la
même image, on voit
derrière les arbres, la maison de maître. C'est l'image 271 qui nous
montre cette maison patronale. La route se poursuit au
hameau du Guillermet.
L'endroit est dominé par la papeterie fondée par Vincent Montgolfier
vers 1850. La survie de l'entreprise a toujours été délicate,
l'obligeant à se spécialiser dans les papiers haut de gamme, le papier
photo par exemple, mais actuellement(2020) l'usine est fermée. Dans
l'image 273, prise en 2011,
c'était l'entreprise Arjowiggins qui en était propriétaire.
L'image 272 nous montre les rails du tramway qui passent devant
l'usine, ainsi qu'une voie particuliére qui servait l'entreprise. On
voit, dans la photo 274, la papeterie Montgolfier en pleine
construction au
début des années 1900. Le bâtiment central n'a guère changé depuis.

270- La station d'épuration de la papeterie, la maison de maitre et
l'arrêt bus Transisère 1380.

271- La maison patronale Vincent Montgolfier.

272- La voie du tramway passe devant la papeterie Vincent Montgolfier.

273- La papeterie d'Arjo Wiggins en 2011, avant la fermeture.

274- Au début du siècle dernier, la papeterie Vincent Montgolfier.

275- Dans le hameau du Guillermet, l'école primaire et la chapelle.
Le petit hameau du Guillermet se trouve un peu en
hauteur, surplombant l'usine dans la vallée. On y trouve l'école
publique
et la chapelle(image 275). Dans l'image 276, on peut voir l'eau de la
Fure
qui arrive à la papeterie avec un système de cascade et
vanne pour réguler le débit de l'alimentation de l'usine, le trop plein
du canal de dérivation retourne dans la rivière. C'était le même
système pour l'aciérie de Bonpertuis et c'est la même chose pour la
prochaine usine, la taillanderie François Bret. Dans les image
suivantes(276 et 277) on voit la Fure qui arrive en dessous du bâtiment
pour
rejoindre le canal de dérivation de la taillanderie et puis, traverser
la route sous le pont en oblique pour alimenter la papeterie.

276- L'alimentation de la papeterie avec cascade et vanne sur la Fure.

277- La Fure arrive de la taillanderie pour traverser la route sous le
pont. Image de 2009.

278- La voie du tram passe devant la Co-operative et la Taillanderie
Bret.

279- Le devant du bâtiment à droite dans l'image 276 et l'arrêt pour le
bus 1380 pour Les Abrets.

280- Logements et ateliers à l'entrée de la taillanderie Bret.
Dans l'image 279, on voit les arrêts du bus
Transisère 1380 pour Voiron et Les Abrets. Sans doute, l'arrêt du
tramway
était tout proche d'ici. La voie du tramway est visible dans les images
anciennes 278 et 282, on voit même une bifurcation vers une remise de
wagon ou
entrepôt de stockage. On peut supposer que les autres usines avaient
leurs voies de chargement personnelles également, comme on a vu
également pour la papeterie.

281- En 2011, un petit immeuble et une remise à l'entrée de la
taillanderie Bret.

282- Vers 1900, la voie du tram, la remise, l'immeuble et une
tonnelerie, peut-être?

283- La maison de maitre et les forges de la taillanderie Bret.
Le plan ci-dessus montre la taillanderie Bret avec la
Fure et ses canaux de dérivation. L'image 281, prise en 2009 montre la
maison patronale et deux bâtiments, des forges probablement. Le tout a
l'air d'être abandonné. La taillanderie, après son absorption par le
groupe
Experton de Rives en 1969, a définitivement fermé ses portes en 1994,
après quelques années difficiles.
Nous
poursuivons notre route vers Charavines les Bains.
credits photos: 258,259,260,261,264,265,266,267,268,269,270,273,275,276,277,279,280,281,283 sont de
Google. 263,272,274,278,282 sont des CPAs.
263,271 sont des photos
persos.
Quelques Liens Internet:
Vidéographie:
Bibliographie:
- Les Petits Trains de Jadis, sud-est de la France, Henri
Domengie,
publié par les Editions du Cabri 1985
- Charavines à travers le Temps, publié par la ville de
Charavines,
1999
- Charavines les Bains, publié par le Syndicat d'Initiative de
Charavines 1910
Les Cartes Michelin 74 et 77, 1934
- Histoire de Voiron, Docteur Urbain Tête, publié par des Presses
A. Crolard et Cie. 1925
- Chemins de Fer régionaux et urbains, N° 202 et N° 203 publié
par
la F.A.C.S, 1987
- Chemins de Fer Régionaux et Tramways, Le Voiron-Saint Béron, N°
383 publié
par
la F.A.C.S, 2017
- Les Voies Ferrées du Dauphiné de Henri Boyer et Patrice
Bouillin,
1983
- Les Guides Bleus- Dauphiné, publié par Hachette 1924
- Des Hommes et un Train de Jean-Paul Kalck publié par Edition
des
Voirons 1993
- Cartes Michelin 74 et 77, 1928.
- Le Guide PLM des Alpes, 1912.
- Carte Ministre de l'Intérieur - feuille XXIII - 27 Voiron,
Hachette 1909.
- Voiron à travers les âges de Louis Cortès, Imprimerie
Allier Grenoble , 1963.
- Voiron, Découverte de la Ville, A.H.P.P.V., 2015
- Deux plaines du Bas-Dauphiné : la Bièvre et le Liers
(Etude
physique) de Gérard Espinasse. Revue de géographie alpine, tome 37,
n°1, 1949. pp. 5-70
- Un exemple d'industrie dispersée en milieu rural: deux
vallées du Bas-Dauphiné: la Bièvre et le Liers, Paule Bernard
Revue de Géographie Alpine Année 1952 40-1 pp. 133-157
- La carte de 'La
répartition des différentes industries dans la Bièvre et le Liers',
extraite de ce même ouvrage.
- Les
forges et taillanderies Bret à Charavines de Nicole Barthélémy, paru
dans Le Monde alpin et rhodanien. Revue régionale d’ethnologie Année
1996 24-2-4 pp. 107-120
- Le
personnel des forges à l'époque moderne. Les exemples de Bonpertuis et
du Lombard de Alain Belmont, paru dans Études rurales Année 1992
125-126 pp. 43-56
- Les taillandiers
de la Fure, paru dans 'Les hommes et le milieu naturel' d'Isabelle
Lazier et Nicole Barthélémy p. 57-64.
- DIRECTION DEPARTEMENTALE DES TERRITOIRES DE L’ISERE,
VALLEE DE LA FURE, Cartographie des aléas dans le cadre des territoires
à risques d’inondation- REAUCE00654-01 du 7/10/2013